Expérimentation : la "pique BONIJOL"

Publié le par vingtpasses

 

 

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La quadra Bonijol à Ales (2010) Photo C. CREPIN

 

 

A l’occasion du congrès annuel de l’UVTF, Alain BONIJOL, accompagné de 2 représentants espagnols du « syndicat des picadors » a été invité à présenter une pique plus « profilée » à partir de la pyramide effaçant la différence d’épaisseur entre la pyramide et les cordes, une pique qui rentre plus facilement avec moins de délabrement, qui ferait moins saigner,  plus facile à mettre et qui permettrait au picador de mieux se concentrer sur son positionnement et moins sur l’objectif de « mettre les cordes ». On a donc la même pique en longueur ( 6 cm + 2 cm de pyramide) avec le même diamètre à la base (3 cm ), la pique andalouse étant plus courte de 1 cm avec un diamètre de 2.5 cm ( ?)

 

Alain BONIJOL a eu l’intelligence et l’opportunité de par sa réputation de convaincre en priorité les picadors espagnols en même temps qu’il faisait ses essais, et ce fut d’autant plus facile que la profession avait déjà accepté la nouvelle pique andalouse à Bilbao. Donc pendant cette temporada on devrait voir la pique BONIJOL dans certaines arènes avant même que l’UVTF ait modifié son règlement : Béziers est déjà sur les rangs, d’autres villes suivront.

 

Alain BONIJOL fait partie de ceux qui souhaitent un tercio de pique revalorisé, qui met en valeur le cavalier et le taureau en multipliant les rencontres et en diminuant les lésions et l’hémorragie. Je connais beaucoup d’éleveurs qui pensent comme lui, et quelques vétérinaires qui savent  que l’hémoglobine sert à transporter l’oxygène, que faire saigner abondamment un taureau n’apporte rien à la lidia si ce n’est un épuisement prématuré quant elle est trop importante. Pour attirer des jeunes spectateurs dans les arènes, comme le souhaite Mme DARRIEUSSEQC, nouvelle présidente de l’UVTF,  ce n’est pas avec des taureaux ensanglantés sur les 2 flancs qu’on y arrivera.

 

Alain BONIJOL fait aussi partie des gens très prudents qui savent que beaucoup de picadors sont  encore persuadés qu’il faut faire saigner le taureau pour le « décongestionner », et qu’il faudra du temps pour faire basculer les certitudes du « mundillo ».  Sa pique nouvelle est une première étape. D’autres étapes suivront certainement visant à diminuer les lésions musculaires et les « dégâts collatéraux » avec des piques moins longues et plus étroites. Autant la première étape fera rapidement l’unanimité, autant la deuxième étape nécessitera du temps et de nombreux essais et expérimentations pour persuader tous les acteurs de la corrida.

 

Hubert COMPAN, Docteur vétérinaire.

 

 

Publié dans Le toro

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