Voyages sur les routes des toros

Publié le par vingtpasses

Dolores Aguirre à St Martin - 2013
Dolores Aguirre à St Martin - 2013

Paul Bosc______________

Fermez les yeux ! Vous êtes maintenant en Andalousie, à quelque 70 km de Séville, à Morón de la Frontera plus précisément, une petite ville de 30.000 habitants dominée par son église forteresse et la statue d’un coq déplumé et caquetant qui rappelle la rébellion du peuple contre un collecteur d’impôts. Attiré dans un endroit désert, les habitants l’avaient dévêtu et dépouillé en lui criant : « tu es maintenant comme le coq de Morón ». Encore quelques kilomètres dans la campagne et vous êtes devant le domaine Cortijo de Arenales. C’est ici que sont élevés les toros et les vaches du Conde de la Maza, une ganaderia créée le 15 août 1963 par Leopoldo Sainz de la Maza y Falco. C’est sa fille Almudeda qui gère de main de maître la propriété qui, tout en gardant les principes et les traditions de sélection, a modernisé la propriété pour accueillir les touristes.

La Unica, tous les ans, parcourt ces routes d’Andalousie à la recherche des toros de la Feria de la Crau. Elle s’est arrêtée là l’hiver dernier pour saluer les propriétaires et le mayoral Miguel Reina avec l’espoir qu’il y aurait une corrida à vendre. Pas évident car le Conde de la Maza est connu pour garder ses toros pour les grandes arènes comme Séville, Pamplona (une corrida est réservée pour la prochaine San Fermin. Les Conde de la Maza n’étaient pas venu depuis 1981), surtout Madrid ou bien les villes françaises pour leurs grandes pistes parce que ses bêtes ont toujours été imposantes de par leurs cornes mais aussi leur trapio.

Mais cette politique commerciale ne nourrit plus son homme et Leopoldo Sainz de la Maza y Ibarra, le gérant, vend des toros aux arènes moins illustres mais, précise-t-il : « Comme s’ils étaient pour Madrid ».

Après les Cebada Gago et les Rehuelga, La Unica est revenue de ce voyage avec la réservation d’un lot de ce fer historique, qui garde les caractéristiques du sang Nuñez, sans être excessivement lourd et aux robes allant du noir au cardeño en passant par le colorado/castaño. Un beau cadeau pour fêter les 20 ans de la Feria saint-martinoise.

Samedi 25 avril à 17 heures aux arènes Louis-Thiers

Toros de Crau, de Camargue et des Alpilles

Depuis 1995, date de la première corrida de la feria dite des Rameaux, les éleveurs français ont toujours étaient présents. Granier pour la première mais Yonnet, Tardieu, Jalabert, Margé, Laugier, Pagès-Mailhan, François André, Gallon ont été à l’affiche en competencia avec des ganaderias espagnole ou portugaise. Cette année les six élevages retenus arrivent de paysages différents mais si proches.

Reprenons la route des toros. Blohorn, c’est la Camargue, terre de mer et de vent, de sansouire et de tamaris, de sel et de Mistral. Bruno Blohorn élève ses « Domecq/Jandilla » au mas des Carrelets, près du Vaccarès et de Méjanes. Il a remporté le prix du meilleur novillo de la novillada-concours lors de la dernière Feria du Riz à Arles.

Les Concha y Sierra (encaste vasqueño) et les Valverde (conde de la Corte) respirent eux l’air descendu des Alpilles et les élevages de Jean-Luc Couturier paissent sur la route de Saint-Martin de Crau à Maussane au milieu d’installations ultra-modernes. En suivant cette route où l’horizon s’arrête sur les Baux de Provence nous voici maintenant au mas de l’île chez François André, un élevage créé en 1947 à partir d’encastes Santa Coloma et Cobaleda. Patrick Lautier poursuit la tradition des toros de combat et les aficionados pourront juger des qualités de ce bétail.

Voyage encore avec une route royale d’élevages à Mas-Thibert où se succède Roland Durand, les familles Tardieu et les frères Gallon.

Alain et Frédérique Tardieu sont souvent venus à Saint-Martin de Crau et l’encaste Nuñez a souvent apporté de grandes satisfactions. D’ailleurs, un novillo nommé « Jabonejo » a même été indulté en 2010 par Esau Fernandez.

Un peu plus loin sur cette route mythique, l’élevage d’Edmé Gallon reprise par Jean-Pierre et Michel est sans doute le plus apprécié des toreros. Le sang Juan Pedro Domecq qui coule dans leurs veines est garant d’une grande noblesse.

Il faut rappeler que cette corrida n’est pas une corrida-concours et qu’un sorteo designera les toros attribués à chacun des toreros.

Dimanche 26 avril à 17 heures dans les arènes Louis-Thiers.

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