DESCASTAMIENTO
Les deux articles précédents évoquent un sujet d’actualité : la caste, ou plutôt l’absence de caste (descastamiento). Voici l’occasion d’en rappeler la définition, et les avatars.
En marge du descastamiento
Cette évolution est allée de pair avec celle de la corrida moderne, conduite par la plupart des figuras depuis longtemps déjà, et plébiscitée par un nombreux public. Ne nions pas que cette évolution a eu, pour un temps, des effets positifs et permis un toreo esthétique dans le choix duquel les aficionados, et même les savants critiques, ont pris leur part. Certains “toristes” du tendido 7, qui ne jurent que par le toro “dur”, et une corrida qu’ils n’ont jamais vue, ne restent pas insensibles au charme d’une divine série templée de Morante. Et puis, sérieusement, quel public aujourd’hui applaudirait la lidia telle qu’elle se déroulait il y a 100 ans, avec les toros de l’époque?
Mais le descastamiento se traduit souvent aussi par une perte totale des caractéristiques et du caractère de la race, une absence de fijeza *, une tendance marquée à la recherche de la querencia, et finalement, un consternant refus du combat qui gâche le plaisir. Descastamiento : voila donc un terme qu’il nous faut hélas connaître, car les occasions de l’employer ne manquent pas. Témoins, les “fracasos” qui sont devenus fréquents dans les ruedos durant toute la première partie de la temporada, en Espagne comme en France, n’épargnant pas des élevages que l’on dit “de respect”.
Et quand on voit le nombre de toreros blessés, parfois gravement, par des medio-toros “doux comme le miel” depuis le début de la temporada, on peut légitimement se demander :
- A quoi ça sert ?
* Fijeza: caractéristique du toro noble qui charge avec bravoure le cheval ou la muleta.