Business si, pundonor no !

Publié le par Charles CREPIN


 
Juan Del Álamo, Thomas Duffau, Patrick Oliver, Thomas Joubert. Ces quatre novilleros déjà bien connus ont indiqué qu’ils n’iraient pas affronter les novillos de Prieto de la Cal lors de la traditionnelle novillada estivale de Parentis en Born (voir à ce sujet le communiqué de L’ADA Parentis « manquer à sa parole » stigmatisant en particulier Thomas Joubert qui avait dans un premier temps accepté sa participation au cartel. Voir aussi l’article de Campos y Ruedos du 5 mai 2010).
    

http://www.adaparentis.com/index1.html

http://camposyruedos2.blogspot.com/ 

 

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Merci à "JIES" Jacques SEVENIER pour cette superbe photo (Prieto de la Cal - ST MARTIN DE CRAU 2010).

 

Ces novilleros ont-ils été impressionnés par le piquant des Prieto de la Cal de Saragosse, ou ceux de Saint-Martin-de-Crau en ce début de temporada ? L'économie et la certitude de victoires plus faciles ont-elles effacé à ce point toutes traces de pundonor ? Toujours est-il que le statut de figura auquel ils sont sur le point d’accéder leur permet semble-t-il dès à présent, de suivre l’exemple de leurs aînés en refusant une confrontation délicate face à des adversaires jugés (trop) encastés… La nature humaine est sans doute restée constante à cet égard, et la période des cent dernières années, âge d’or compris, témoigne de la propension humaine et naturelle des figuras à «sélectionner»  les toros et «vérifier» leurs armures….

 

Sauf qu’avant, la sélection génétique n’avait pas fait les ravages actuels sur les encastes ou ce qu’il en reste. Et que par ailleurs, l’aficion constituait un contre pouvoir capable de ramener une figura à plus d'éthique. Aujourd’hui, vous savez ce qu’il en est : le système mis en place par les « taurinos » est terriblement efficace : disparition progressive du toro "qui exige sa lidia" au profit d’un commode serviteur qui tourne en rond, formaté pour «cent passes». Cette race qui prolifère désormais dans les ruedos, est dédiée en toute logique aux figuras sur la base de leur potentiel « taquillero ». Ce système est puissant. Il a déjà ses exigences et un public nombreux, tout acquis à sa cause pour ne pas connaître ou avoir oublié « une autre corrida ». Ce système sera-t-il bientôt le seul légitime, lorsque ses puissants lobbys auront obtenu un règlement taurin révisé, adapté au spectacle qu’il produit ? Si nous fermons les yeux, si nous baissons les bras, nous n'aurons plus alors que cette corrida, celle que nous aurons méritée.

 



Publié dans Chroniques

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