Fuera les peurs, fuera les complexes !

Les interventions du professeur PURROY pour la défense de la Fiesta Brava font référence dans les milieux taurins, et ses conférences devant les associations et les instances taurines, tant espagnoles que françaises, sont particulièrement appréciées par l'aficion. Vingtpasses a publié de nombreux articles d'Antonio Purroy au cours des dernières années (à lire sur ce blog).
La version originale en espagnol de la présente publication est à lire en bas de page. Dans la traduction française, le terme Fuera est conservé dans le titre, afin de respecter l'esprit et la force de la formule.
Pour le reste, réagissons face à la désinformation ou la censure de certains médias, face aux attaques insidieuses et perfides dont la corrida est continuellement l'objet. Faisons bloc en ces jours particulièrement difficiles pour la tauromachie et pour notre passion. "Fuera les peurs, fuera les complexes". Agissons. C'est maintenant ou jamais !
Charles CREPIN
Fuera les peurs, fuera les complexes !
Par Antonio PURROY UNANUA
Professeur de production animale (Universidad Pública de Navarra)
Oui, ils ont réussi. Les anti-taurins et les animalistes ont réussi à faire en sorte que des gens qui viennent à la corrida ressentent de la peur et des complexes en affichant une aficion supposée être rejetée par la société espagnole. Cela n’a pas de sens, car bien plus nombreux sont ceux qui croient dans cette aficion, et bien plus encore, ceux qui n’aiment pas particulièrement les courses de taureaux mais n’acceptent pas qu’on les attaque et surtout qu’on entrave leur liberté. Disons que les gens ont bien compris que, dans un État de droit la liberté et le respect des activités légalement reconnues et largement acceptées doivent prévaloir.
Mais ces chicanes contre la corrida se sont propagées aux associations et organisations en rapport avec la tauromachie, car les mouvements anti-taurins ont martelé des mensonges dans le but de boycotter leurs actions et faire pression sur leurs activités en semant la crainte parmi leurs membres et leur entourage. Et nous savons que la peur est contagieuse. Plus grave encore, ils atteignent leur cible principale, la jeunesse.
Il en va de même pour les entreprises qui vendent leurs produits à des consommateurs potentiellement spectateurs de spectacles taurins. Elles ont peur de soutenir toute activité liée à la tauromachie. Elles sont continuellement menacées, tant au niveau de leurs sièges sociaux que sur les réseaux sociaux où sont répandues des calomnies sur le mauvais traitement animal de la tauromachie, ceci afin d’empêcher l’achat de leurs produits. C’est une erreur de tomber dans ce piège, car, comme nous l’avons dit, nous sommes beaucoup plus nombreux, nous qui respectons la tauromachie, plus nombreux que ceux qui sont contre. Et plutôt que de perdre, nous pouvons gagner des soutiens, et montrer ainsi que nous ne plions pas face aux menaces des totalitaires, des nouveaux inquisiteurs.
Quand, dans la société d’aujourd’hui, un mensonge est continuellement répété, il finit par être perçu comme une « vérité vraie ». C’est ce qui se passe avec la tauromachie, que beaucoup finissent par croire illicite face à l’intolérance propagandiste tambourinée par les groupes anti-taurins, peu nombreux mais très actifs, harceleurs et, disons-le, violents.
La tauromachie n’a jamais été autant protégée juridiquement qu’aujourd’hui. La loi 10/1991 sur les pouvoirs administratifs en matière de spectacles taurins (gouvernement de Felipe González) est venue combler le grand vide juridique dans lequel elle évoluait depuis son interdiction par la cedula royale du roi Charles IV en 1805. Comme on pouvait s’y attendre, des festivals de toutes sortes se sont poursuivis au cours des XIXe et XXe siècles en raison du grand enracinement dont la corrida a sans cesse jouit auprès du peuple espagnol qui n’était pas disposé à observer le jeûne taurin, sous peine de faire sauter les monarchies, les gouvernements, les institutions... tout ce qui était nécessaire pour préserver leur plus grand plaisir et, sans doute, leur plus grand sentiment d’identité.
Au XXIe siècle, la grande attaque est venue de Catalogne quand par une décision affligeante, la loi 28/2010 du parlement catalan, a eu l’audace d’interdire les festivals de lidia ordinaire, d’une manière calculée et en même temps très hypocrite, car confirmant l’autorisation des bous al carrer, les taureaux dans les rues. La Cour constitutionnelle espagnole a remis les choses en ordre, six ans plus tard (octobre 2016) décidant que "La tauromachie fait partie du patrimoine culturel commun de tous les Espagnols que l’État doit préserver et qu’aucune communauté autonome n’a le pouvoir de légiférer sur elle et encore moins de l’interdire" (STC 65/2016). Mais le mal était fait : il n’y a pas eu de nouvelles corridas organisées depuis lors en Catalogne, notamment à Barcelone, car grande est la peur de la violence animaliste et séparatiste catalane. Encore la peur.
Il y a eu d’autres attaques, la plus représentative étant l’interdiction des taureaux à la Semana Grande de Saint-Sébastien par le gouvernement municipal indépendantiste de Bildu, en 2013, qui a été annulée par un tribunal administratif de la capitale Guipuscoana trois ans plus tard. La négation de l’essence-même des corridas dans les îles Baléares fut tout autant comminatoire. Une loi du parlement baléare (juillet 2017) a approuvé "la corrida non sanglante, sans suerte de varas, sans banderilles, sans mise à mort". la Cour constitutionnelle dut à nouveau abroger la loi Baléare un an et demi plus tard.
La Junta de Castilla-León qui baisse culotte - encore une fois la peur et les complexes - mérite un commentaire particulier. Un décret-loi du 20 mai 2016, laissant désemparée le pueblo de Tordesillas (Valladolid), "a interdit la mort des animaux dans les festivités populaires" et de facto celle du Toro de la Vega, réduisant la Feria à un simple encierro. C’est la mise à mort d’une fête populaire attestée par les écrits depuis 1534 et qui n’a jamais cessé d’être célébrée, à l’exception d’une courte période entre 1966 et 1970.
Au cours de ce siècle, l’adoption de deux lois a donné une reconnaissance légale à la tauromachie comme jamais auparavant, alors qu’au cours des cinq derniers siècles elle avait été continuellement frappée par des interdictions religieuses et civiles alors qu’elle est toujours en vie. Avant de nous référer à ces lois, il convient d’évoquer un épisode très important pour la tauromachie, comme le passage de la Fiesta Brava à la Culture par le biais du RD 1151/2011, du 29 juillet, par lequel est attribué au Ministère de l’Éducation, Culture et Sport l’exercice des compétences jusqu’alors du ressort du Ministère de l’intérieur. Il est de ce fait reconnu que la tauromachie a cessé d’être un problème potentiel d’ordre public pour devenir une discipline artistique et un produit culturel dont les compétences sont désormais du ressort de l’État. L’activité de police et d’organisation des spectacles publics est laissée aux statuts d’autonomie.
L’étape suivante fut l’adoption d’une loi d’État, la loi 18/2013, du 12 novembre, pour La Reconnaissance de la Tauromachie comme Patrimoine Culturel qui confirme le caractère culturel de la Fête, établissant clairement que les taureaux ne sont pas qu’un simple spectacle public. Et la conclusion définitive de ce processus légal a été concrétisée par la promulgation de la Loi 10/2015, du 26 mai, pour La sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel dans laquelle dans sa sixième disposition finale est stipulée la "Reconnaissance de la tauromachie comme patrimoine culturel».
Si la tauromachie est plus légale que jamais, pourquoi tant de peur, et de complexes à se sentir taurin, libre, à vivre la tauromachie avec passion ? Il faut aller expliquer la tauromachie dans la rue, il faut la diffuser sur les réseaux sociaux parce que tant les médias écrits que les télévisions, sauf exceptions honorables et courageuses, soumettent la Fiesta brava à une censure de l’information. Sans s’en rendre compte, ils se laissent intimider par les lobbies anti-taurins, alors qu’il perdent en chemin des lecteurs et des téléspectateurs.
Malgré toutes ces difficultés, ils n’ont rien pu contre la Fiesta Brava, et ce n’est pas étrange, car elle a tant de valeurs, elle possède une telle beauté, elle est si authentique, parce qu’en elle on vit et on meurt vraiment, parce qu’elle est si culturelle et qu’elle possède un tel enracinement dans le peuple espagnol qu’elle ne sera jamais vaincue. Il y a, certes, des problèmes et des difficultés, comme le manque de collaboration et d’unité entre les différentes entités du secteur taurin. Avec la brutale crise sanitaire que nous continuons de traverser et qui a conduit à une très grave crise économique, il ne reste plus qu’à se serrer les coudes, se réinventer et travailler unis au bénéfice de la tauromachie dans son ensemble. Certains le font déjà. C’est maintenant ou jamais.
Fuera miedos, fuera complejos
Sí, lo han conseguido. Los anti taurinos y los animalistas han conseguido que la gente que acude a los toros se llene de miedos y de complejos por mostrar una afición que parece que está proscrita en la sociedad española. Pero esta creencia está muy lejos de ser cierta, pues son muchos más los que están a favor y, muchos más aún, los que sin gustarles especialmente los toros no están de acuerdo con que se les ataque y, sobre todo, con que se prohíban. Digamos que son gente que tienen bien asumido que en un Estado de derecho debe imperar la libertad y el respeto hacia actividades legalmente reconocidas y que son ampliamente aceptadas.
Pero es que este argumento en contra de los toros se ha extendido a las asociaciones y organizaciones que tienen relación con la tauromaquia, porque los movimientos anti
taurinos se han encargado de lanzar machaconamente mensajes para boicotear sus actos y chantajear sus actividades y de paso sembrar el miedo entre sus socios y allegados, porque ya sabemos que el miedo es libre. Y lo que es más grave, están llegando a su principal objetivo, la juventud.
Lo mismo está ocurriendo con empresas que venden sus productos a consumidores potenciales espectadores de festejos taurinos, que tienen miedo de apoyar cualquier actividad que tenga que ver con la tauromaquia. Amenazan sus sedes continuamente y, para impedir que compren sus productos, extienden el bulo en las redes sociales de que apoyan el maltrato animal de la tauromaquia. Es un error caer en esta trampa, pues como decíamos somos muchos más los que respetamos la tauromaquia que los están en contra y, más que perder, pueden ganar adeptos que comprueben que no se pliegan a las amenazas de los totalitarios, de los nuevos inquisidores.
Cuando en la sociedad actual una mentira se repite muchas veces se acaba de percibir por la gente como una gran verdad. Es lo que ocurre con la tauromaquia, que muchos acaban creyendo que está prohibida por el rechazo propagandístico que practican los grupos antitaurinos, que son pocos pero muy activos y muy machacones y, como decimos, violentos.
La tauromaquia nunca ha estado más protegida legalmente que ahora. La Ley 10/1991 sobre Potestades administrativas en materia de espectáculos taurinos (gobierno de Felipe González) vino a llenar el gran vacío legal en el que se movía desde su prohibición por la Real Cedula del rey Carlos IV en 1805. Como era de esperar, se siguieron celebrando festejos de todo tipo durante los siglos XIX y XX dado el gran arraigo que los toros siempre han tenido en el pueblo español que no estaba dispuesto a acatar el ayuno taurino, so pena de hacer saltar por los aires monarquías, gobiernos, instituciones…, lo que hiciera falta para salvaguardar su mayor divertimento y, posiblemente, su mayor signo de identidad.
Ya en el siglo XXI el gran ataque vino desde Cataluña cuando una decisión aciaga, la ley 28/2010 del parlamento catalán, tuvo la osadía de prohibir los festejos de lidia ordinaria, pero de una manera muy calculada y al mismo tiempo muy hipócrita, siguieron permitiendo los bous al carrer, los toros en las calle. El Tribunal Constitucional español puso las cosas en su sitio, ya que seis años más tarde (octubre de 2016) resolvió que “la tauromaquia forma parte del patrimonio cultural común de todos los españoles que el Estado debe preservar y que ninguna comunidad autónoma tiene competencias para legislar sobre ella y mucho menos prohibirla” (STC 65/2016). Pero el mal ya estaba hecho: no se han vuelto a organizar corridas en Cataluña, en Barcelona, pues hay mucho miedo a la violencia animalista y separatista catalana. Otra vez el miedo.
Ha habido otros acosos menores, el más representativo la prohibición de los toros en la Semana Grande de San Sebastián por el gobierno municipal independentista de Bildu, en 2013, que fue revocada por un juzgado Contencioso-Administrativo de la capital guipuzcoana tres años más tarde. También fue grave la modificación a la baja de la esencia de las corridas en las Islas Baleares, mediante una ley del parlamento balear (julio de 2017) en la que se aprobaba “la corrida incruenta sin suerte de varas, sin banderillas y sin suerte suprema”. Año y medio más tarde, de nuevo el Tribunal Constitucional tuvo que revocar la ley balear.
Merece un comentario especial la bajada de pantalones de la Junta de Castilla-León –otra vez el miedo y los complejos-, ya que un Decreto-Ley de 20 de mayo de 2016, dejó desamparado al pueblo de Tordesillas (Valladolid), pues “prohibió la muerte de los animales en los festejos populares” y de facto la del Toro de la Vega alanceado por los mozos y dejando el festejo en un simple encierro. Es un hachazo importante a un festejo popular del que hay referencia escrita desde 1534 y que nunca dejó de celebrarse, con excepción de un pequeño periodo entre 1966 y 1970.
En el presente siglo, se han aprobado dos leyes que le han dado una cobertura legal a la tauromaquia como nunca la ha tenido, porque en los últimos cinco siglos ha estado continuamente zaherida por prohibiciones religiosas y civiles y aún sigue viva. Antes de referirnos a estas leyes, cabe traer a colación un hito muy importante para la tauromaquia, como fue el paso de la Fiesta de los toros a Cultura mediante RD 1151/2011, de 29 de julio, por el que se asigna al Ministerio de Educación, Cultura y Deporte el ejercicio de las competencias atribuidas hasta entonces al Ministerio del Interior. Se trata de reconocer que la Tauromaquia ha dejado de ser un potencial problema de orden público para pasar a ser una disciplina artística y un producto cultural cuyas competencias residen en el Estado. Se deja para los Estatutos de Autonomía la actividad de policía y de ordenamiento de los espectáculos públicos.
El siguiente paso tenía que ser la aprobación de una ley estatal, la ley 18/2013, de 12 de noviembre, para La Regulación de la Tauromaquia como Patrimonio Cultural que sancionara el carácter cultural de la Fiesta, una vez aclarado que los toros no son solo un simple espectáculo público. Y el broche definitivo a este camino legal se produjo con la promulgación de la Ley 10/2015, de 26 de mayo, para La salvaguarda del Patrimonio Cultural Inmaterial en la que en su disposición final sexta se incluye la “Regulación de la tauromaquia como patrimonio cultural”.
Si la tauromaquia es más legal que nunca, ¿a qué viene tanto miedo, tanto complejo por sentirse taurinos y sentirse libres y vivir la tauromaquia en plenitud? Hay que salir a explicar la tauromaquia a la calle, hay que difundirla por las redes sociales porque tanto los medios escritos como las televisiones, salvo excepciones honrosas y valientes, tienen sometida a la Fiesta a un apagón informativo. No se dan cuenta de que se dejan amedrentar por los lobbies antitaurinos, cuando existen lectores y televidentes a los que pierden por el camino. fuera les peurs, Fuera les complexes !
A pesar de todas estas dificultades aun no han podido con la Fiesta de los toros y no es extraño, pues atesora tal cantidad de valores, posee tal belleza, es tan auténtica –porque en ella se vive y se muere de verdad-, es tan culta y tiene tal arraigo en el pueblo español, que posiblemente nunca podrá ser derrotada. Y por supuesto que tiene problemas e imperfecciones, como la falta de colaboración y de unidad entre los diferentes estamentos del sector. Con la brutal crisis sanitaria que seguimos padeciendo y que ha conducido a una muy grave crisis económica, no le va a quedar más remedio que apretarse los machos, reinventarse y trabajar unidos en beneficio de la tauromaquia en su conjunto, otros ya lo están haciendo. Ahora o nunca.
Antonio Purroy Unanua
Catedrático de Producción Animal (Universidad Pública de Navarra)