¡ Hasta luego, Maestro !
Photo Vingtpasses
Par Paul BOSC
2012 sera, peut-être, l’année de la fin du monde, si l’on en croit les prédictions du calendrier Maya qui s’arrête le 21 décembre de l’année prochaine, le jour du solstice d’hiver. Par contre, ce qui est maintenant sûr c’est le retrait du maestro madrilène José Pedro Prados Martin appelé dans les arènes « El Fundi ».
Et s’il n’a jamais été le torero de Madrid, il est resté le torero préféré des aficionados arlésiens. Depuis sa première présentation dans les arènes romaines le 29 octobre 1989, face à des Yonnet, il a toujours gardé une place à part dans le cœur des Arlésiens. En raison de ses triomphes, certes, mais surtout parce qu’il a un cœur énorme, et le reste…
Et puisque nous sommes ici dans les dates, souvenons nous que cette année 1989 aura été celle de la dernière corrida de Nimeno II. Panolero, un toro de Miura aux cornes démesurées, l’a envoyé voltiger pour le voir retomber lourdement sur les vertèbres. C’était à Arles dans les arènes. C’était le 10 septembre 1989.
Au cours de la même temporada, Arles a vu également une estampe de toro de corrida comme ils devraient tous l’être. « Gananito », toro de la ganaderia de El Sierro, sorti du toril la tête haute, au pas, la bave écumant sa gueule. Il portait le numéro 11 et pesait 590 kg. Ruiz Miguel, dont c’était l’une des despedidas, a su montrer toute la bravoure et la noblesse de son adversaire. Gananito fut honoré d’un tour de piste posthume et sa photo sortant du toril a fait le tour de la planète taurine.
Ruiz Miguel se retirait, José Pedro Prados arrivait dans le circuit des corridas de toros. A l’Ecole taurine de Madrid, ses copains s’appelaient Joselito et El Bote. Chacun a pris une direction bien différente même s’ils étaient tous les deux témoin et parrain de son alternative à Villaviciosa de Odon le 22 septembre 1987 et de la confirmation à Madrid le 22 mai 1988.
En 2004, à l’initiative du club taurin Etienne Boisset, ils se sont retrouvés tous les trois aux Saintes Maries de la Mer pour un festival. Après une belle carrière de belluaire face aux Miura, Victorino Martin, Pablo Romero, Alfonso Martin, et autres gabarits de cette espèce, le Madrilène est entré dans une période de doute. Quelques années plus tard, drivé et conseillé par Robert Piles, El Fundi, avec son visage d’Empereur romain, avait retrouvé son public. En 2004 pour la Feria de Vic Fezensac, il triomphait lors d’une corrida-concours mémorable dans un mano a mano improvisé avec Robleno en raison de la maladie d’Antonio Barrera.
Photo Vingtpasses
Plus tard, de graves blessures comme cette chute de cheval chez lui à Madrid, ou la cornada infligée par un Victorino Martin à San Sébastien l’ont tenu éloigné des arènes. Avec toujours le même courage il est revenu mais affaibli, usant parfois de trucs. Il a aujourd’hui décidé de faire une tournée d’adieu dans toutes les arènes. Arles devrait être sur sa route. Les aficionados, les vrais, les purs, les sincères devraient également suivre ce parcours.