L'enfant roi et le Dieu
Par Paul BOSC
Les clarines n’arrêtent pas de sonner sur la terre taurine. Les gardiens du Temple de la tauromachie, viennent d’ouvrir les portes à Simon, l’enfant de Nîmes, remettant au goût du jour une histoire vécue il y a 2011 ans entre la naissance de l’enfant roi et l’arrivée, guidée par une étoile, des Rois mages venus l’honorer.
Simon, l’enfant de Nîmes, parvenait enfin au cénacle. A son cénacle de rêve d’enfant. Un joli mot issu des Saintes Écritures qui veut dire, si l’on se réfère à Emile Littré : « réunion d’hommes de lettres, d’artistes, etc., qui se voient souvent et sont accusés de s’admirer mutuellement ». Déjà, l’un des Rois mages a convoqué ses hérauts pour diffuser la bonne parole, la seule qui soit vraie et sincère puisque c’est lui qui la proclame. Le consul a écrit :
« C’est pour notre ville une fierté que l’un de ses fils, Simon Casas, atteigne le plus haut sommet de la tauromachie mondiale en devenant le premier Français à conduire la programmation tauromachique et culturelle des arènes de Madrid. Cette nouvelle doit être comprise comme la reconnaissance internationale d’un talent hors du commun, mis au service de la passion d’une vie. C’est, n’en déplaise à quelques clubs taurins heureusement très minoritaires, la confirmation du choix fait par notre municipalité dans la sélection du délégataire de nos arènes nîmoises. Je suis persuadé que la nouvelle dimension prise par Simon Casas au sein de la famille très fermée des grands acteurs taurins constitue un atout extraordinaire pour notre ville et l’enrichissement de nos férias. Je veux donc adresser officiellement, après l’avoir fait directement auprès de lui, les félicitations de la Ville de Nîmes pour cette extraordinaire nouvelle qui témoigne de la reconnaissance qu’il a su acquérir auprès de tous les acteurs majeurs de la tauromachie."
Mais qu’est-ce donc que ces manants de quelques clubs taurins très minoritaires ? Serait-ce ces indignés qui, pour la Pentecôte, se sont élevés contre l’éviction d’un président de course qui a refusé une oreillette à un prince de l’arène, lui interdisant ainsi la porte des Consuls ? Peut-être que ces trublions de la démocratie locale peuvent avoir une autre attitude que le politiquement correct ou le « lèche-bottes-blues « que chantait Eddy Mitchell lors de sa dernière séance aux arènes.
Il est vrai que le Roi mage de Nîmes est aussi un oracle : « qui toujours se plaît à se cacher ; toujours avec un sens il en présente un autre » écrivait Racine dans l’acte II d’Iphigénie. N’était-il pas déjà venu au secours de Simon, enfant de Nîmes, pour qu’il garde la barre du grand vaisseau de pierres romaines attaqué par un pirate, lui aussi enfant de Nîmes ? Le roi-mage et consul de Nîmes se comparait-il alors à Salomon ? En oubliant sans doute que ce roi d’Israël avait été rendu populaire par ses jugements pleins de sagesse.
La nouvelle route que va suivre notre Simon, enfant de Nîmes est, sans doute, bien plus redoutable et certainement pas, pavée de bonnes intentions. Avant de l’acclamer ou de lui jeter la pierre, attendons sagement de connaître la suite des événements. Tout en veillant sur son ego démesuré… Avant que celui-ci veuille lui laisser croire qu’il est un Dieu.