Pepe Luis VÁZQUEZ, la dernière porte des princes
Pepe Luis représentait une certaine idée de l'harmonie et de la beauté de l'art du toreo. Né à Séville le 3 janvier 1922, ce torero sensationnel a représenté pour la corrida le meilleur de l’art de Belmonte et de Chicuelo. Il fut l’un des plus brillants représentants du cercle fermé des toreros de style sévillan dont Morante de la Puebla a repris aujourd’hui le flambeau. Il possédait toutes les qualités : une remarquable intelligence et un sens inné de la lidia, une importante envergure artistique, une parfaite maîtrise devant le toro, un toreo lumineux, tranquille, joyeux et aéré.
On comprend pourquoi la critique et le mundillo littéraire, restés très belmontistes, lui étaient, favorables. On dit que lui seul aurait pu surclasser MANOLETE, torero mythique des années 40. Pepe Luis, c'était l'élégance, la subtilité, la délicatesse et l'inspiration au service d'un classicisme épuré et d'une grande intelligence du toro.
Subtilité et décontraction
Alors qu’à dix huit ans, la reconnaissance de son talent lui avait déjà assuré l’aisance d’une gran figura, une vilaine blessure au visage le rendit prudent et renforça son inclination à “attendre le bon toro”. Et lorsqu’il trouvait le bon toro, il toréait avec détachement, sur un nuage et pour lui-même, comme touché par la grâce divine.
C’est ce goût limité pour la compétition, ainsi sans doute qu’une volonté et un courage trop mesurés, qui l’empêchèrent de donner la réplique à Manolete et de s’imposer en numero uno. Il en était pourtant largement capable. Et tout de même, contrairement aux figuras d’aujourd’hui, il affronta régulièrement les Miura, les vrais, sur la piste de la Maestranza, avant de se retirer des ruedos en 1950.
Liens :
Muere Pepe Luis Vázquez, la armonía, la belleza y la gloria del arte del toreo
A lire aussi : Pepe Luis parle de lui dans l'ouvrage de François ZUMBIEHL, DES TAUREAUX DANS LA TÊTE - tome 1 - Editions Autrement 1991