Le taureau de combat, producteur de comportement?

Publié le par Charles CREPIN

Le taureau de combat, producteur de comportement?

Le 2 Avril dernier, Antonio PURROY était l'invité des JEUDIS du CERCLE, cycle de conférences organisé par le CERCLE TAURIN NÎMOIS. Sa brillante intervention avait pour toile de fond le thème de son dernier livre "COMPORTEMENT DU TAUREAU DE COMBAT". Antonio PURROY est professeur à l'École Technique Supérieure d'Ingénieurs Agronomes de l'Université Publique de Navarre. Directeur des Prestigieuses "Jornadas sobre el toro de lidia de Pamplona", il est également l'auteur de "La cria del toro bravo - Arte y progreso" - (Éditions Mundi Prensa Madrid 1988). La synthèse de l'intervention du 2 Avril est reproduite infra, traduction française et texte original.

Le taureau de combat, producteur de comportement?

JEUDIS du CERCLE

Nîmes le 2 Avril 2015

Le Taureau de combat, producteur de comportement ?

Antonio PURROY

Professeur à l’École Technique Supérieure d’Ingénieurs Agronomes

Université Publique de Navarre-Espagne

 

 

Introduction

Le Toro de combat est élevé pour produire du comportement, sous forme de bravoure et de noblesse. Les éleveurs sont responsables du fait qu’aujourd’hui, ce type de bétail existe. Ils ont réussi à transformer un animal ancestral furieux, en un animal moderne, sauvage et noble, apte à la lidia.

Ce processus de sélection nous fait comprendre, quand nous apercevons un toro à la porte du toril, qu’en plus de sa beauté et de sa vigueur, il possède une accumulation d’histoire, de tradition, de travail, d’étude, de connaissance... Par conséquent, les éleveurs, grâce à l’utilisation d’une méthodologie adéquate de sélection, ont réussi à améliorer certains caractères du comportement, difficiles à bonifier, tant ils sont subjectifs et complexes à mesurer.

Qu’est-ce que le comportement?

Le comportement est le résultat de l’interaction de l’animal avec le milieu ambiant. L’animal perçoit les stimuli externes au travers des sens, et à la suite de leur intégration dans laquelle intervient le système endocrinien et où se produisent les réponses sous forme de comportement. Les quatre sens qui participent à ce processus sont l’ouïe, la vue, l’odorat et le toucher.

L’ouïe est très développée chez le bétail brave. Elle détermine sa relation avec ses congénères et avec les hommes. La vue est importante au campo pour reconnaître ses compagnons, ses soigneurs et le lieu où il va grandir, alors que dans l’arène, elle lui sert pour réagir aux différentes stimulations par la mobilité.

L’odorat joue un rôle fondamental lors des relations sexuelles, dans le lien mère-fils, et dans la reconnaissance des aliments et du territoire. Finalement, le toucher est aussi important, par la stimulation tactile de la peau et par la sensibilité des cornes.

Principaux comportements

Le Toro Brave a plusieurs comportements, entre lesquels il faudrait distinguer l’associatif, le hiérarchique, le sexe, le maternel, le nutritionnel et le territoire.

Le comportement associatif, directement lié à la hiérarchie, prend son origine dans le grégarisme du bétail bovin, de telle sorte que quand dans ce type d’élevage si sauvage, avec autant de tempérament, il y a envahissement de la zone « personnelle » (ou zone sûre), le processus de fuite-menace-agression, se met en marche; les bagarres chez le bétail de lidia sont aussi nécessaires que dangereuses (accidents, morts) et marquent ainsi la hiérarchie du groupe.

Le comportement sexuel a deux composantes fondamentales : les amours de la vache, et la libido du mâle. La période de rut de la vache brave est plus courte et plus intense que chez d’autres femelles bovines, ce qui ne passe pas inaperçu chez le semental, qui depuis la civilisation crétoise, est le représentant universel de la puissance sexuelle. Pour l’accouplement, à chaque semental, on attribue un lot de 30 à 40 vaches pour plusieurs mois, pour au final, connaître exactement la généalogie des animaux qui naissent.

Autre comportement intéressant dans l’élevage ‘brave’, c’est le comportement maternel. Après l’accouchement rapide et discret (sans aide, souvent la vache s’éloigne et s’isole, recherchant indépendance et liberté), naît un sentiment mère-fils très fort qui peut se traduire par de l’agressivité si la mère considère qu’il y a danger pour son petit.

La principale occupation quotidienne d’un bovin est la recherche, la consommation et la rumination de l’herbe ingérée, traduisant le comportement d’ingestion (nutrition). En accord avec les systèmes de production actuels, il est nécessaire de complémenter cette herbe soit par du fourrage conservé ou soit par de l’aliment concentré (pienso). Cette dernière opération se fait à l’aide de mangeoires individuelles ou non, où entre en jeu la hiérarchie et la compétition entre les animaux. Dans ce chapitre, il faut parler aussi de la consommation d’eau, indispensable les jours d’été. Avec les fortes températures et l’ingestion d’aliments secs, un animal adulte boit 40-50 l. d’eau/jour.

Finalement, il est nécessaire de parler du comportement territorial pour l’importance qu’ont les endroits-refuges (querencias) pour les toros, tant au campo que dans l’arène. Il existe un territoire « basal » dans lequel se déplace normalement l’animal, et le territoire « personnel » que l’on ne doit pas franchir sous peine d’agression. A l’intérieur de ce territoire se trouve l’espace de la tête, celui que l’animal contrôle par les mouvements du cou. Les animaux ont l’habitude de marquer le territoire par des empreintes physiologiques (urine, excréments) ou laissent des marques avec leurs cornes, sur les arbres ou clôtures...

Au fur et à mesure de ces lignes, on s’aperçoit que le toro est passé d’un animal quasi sauvage à un animal domestique actuellement, qui ne se bat plus pour la nourriture ou une femelle. Il est élevé en captivité et exploité par l’homme pour son propre avantage.

Action de charger, d’attaquer (embestida)

Les aficionados a los toros ont l’habitude de se poser cette question : pourquoi le toro charge-t-il dans l’arène ? Le concept de bravoure a évolué au fur et à mesure du temps, parallèlement à l’évolution de l’animal qui est passé du toro ancestral, devant lutter pour survivre (« urus » sauvage), à un animal luttant pour sa liberté lorsqu’il se trouvait dans une enceinte fermée et enfin au toro actuel qui charge de manière désintéressée et presque par jeu, en étant un animal plus noble et collaborateur que sauvage et furieux. Néanmoins, le toro de combat actuel peut et doit être brave et noble, et satisfaire aux attentes de ceux qui le désirent (impresario, manager, public et éleveurs appuyés par les bons aficionados).

Quelques contradictions

Il ne fait aucun doute qu’une personne étrangère au monde de la tauromachie qui se pencherait pour la première fois sur la corrida, ne comprendrait pas tout le chemin parcouru par le toro de combat, depuis la tranquillité du campo à l’effervescence de l’arène. Elle ne comprendrait pas non plus, comment les aficionados aspirent à avoir en même temps un toro brave et encasté et un toro noble et collaborateur. Ou comment conjuguer la mobilité du toro, avec le calme du torero, ou la puissance du toro avec l’art du torero... N’exigerions-nous pas trop du toro de lidia actuel ? Non. Si les objectifs de sélection sont corrects, c’est à dire, la création d’un toro brave, noble et encasté, si les règles d’élevage et de gestion sont les bonnes, et si le développement de la lidia est conforme aux règles établies, on peut donc obtenir un toro brave, intègre et bien présenté.

 

Bibliographie

  • Purroy Antonio (2014) Comportement du toro de combat Ed. Atlantica (Biarritz 2014)
  • Sanz EGAÑA Cesáreo - Histoire et bravoure du toro de lidia - Éditions Espasa-Calpe. Collection Austral, 1283, Madrid. (1958)
Le taureau de combat, producteur de comportement?

LES JEUDIS DU CERCLE

Nîmes, 2 Avril 2015

Le taureau de combat, producteur de comportement?

Antonio Purroy

E.T.S. de Ings. Agrónomos -Universidad Pública de Navarra- Espagne

El ganado de Lidia se cría para producir comportamiento en forma de bravura y de nobleza. Los responsables de que hoy en día exista este tipo de ganado son los ganaderos, que han conseguido convertir un animal ancestral y furioso, en un animal moderno con bravura y nobleza, apto para la lidia.

Este proceso selectivo es el que nos tiene que hacer comprender que cuando vemos aparecer un toro por la puerta de toriles, además de su belleza y de su pujanza, posee un cúmulo de historia, tradición, trabajo, estudio, conocimiento... Por tanto, los ganaderos mediante la utilización de una metodología adecuada de selección han conseguido mejorar unos caracteres de comportamiento que son difíciles de mejorar por ser subjetivos y muy complejos de medir.

¿QUÉ ES EL COMPORTAMIENTO?

El comportamiento es la resultante de la interacción del animal con el medio. El animal recibe los estímulos externos a través de los sentidos y, después de una integración interna en la que interviene el sistema endocrino, se producen las respuestas en forma de comportamiento. Los cuatro sentidos que participan en este proceso son el del oído, la vista, el olfato y el tacto.

El sentido del oído está muy desarrollado en el ganado de Lidia, ya que a través de él los animales se relacionan con sus compañeros y con el hombre. La vista es importante en el campo para reconocer a sus compañeros, a sus cuidadores y al habitat

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en el que se desenvuelve, mientras que en la plaza sirve para reaccionar a los diferentes estímulos en forma de movimiento. El olfato juega un papel fundamental en las relaciones sexuales, en el vínculo madre-hijo y en el reconocimiento de los alimentos y del territorio. Finalmente, el tacto también tiene su importancia por la estimulación táctil de la piel y por la “sensibilidad” de los cuernos.

PRINCIPALES COMPORTAMIENTOS

El ganado de Lidia posee diferentes comportamientos, entre los cuales habría que resaltar el asociativo y jerárquico, el sexual, el maternal, el ingestivo y el territorial.

El comportamiento asociativo, directamente relacionado con el jerárquico, tiene su origen en el gregarismo del ganado vacuno, de manera que cuando en este tipo de ganado tan bravo y temperamental se invade la zona “personal” (o zona segura), se pone en marcha el proceso de huída-amenaza-agresión; las peleas en el ganado de Lidia son tan necesarias como peligrosas (accidentes, muertes) y son las que finalmente marcan la jerarquía del grupo.

El comportamiento sexual tiene dos componentes fundamentales: el celo de la hembra y la libido del macho. El celo de la vaca brava es más corto e intenso que en otras hembras vacunas, por lo que no suele pasar desapercibido al semental que, por otra parte, es un animal que desde la civilización cretense es un exponente de potencia sexual universal. La cubrición es dirigida de manera que a cada semental se le asigna un lote de 30-40 vacas durante varios meses, con el fin de conocer exactamente la genealogía de los animales que nacen.

Otro comportamiento interesante en el ganado bravo es el maternal, ya que al parto rápido y discreto de la vaca (no necesita ayuda y a menudo se aleja y se aísla en busca de independencia y de libertad), sigue un vínculo madre-hijo muy intenso, que se traduce en agresión por parte de la madre si considera que el pequeño corre peligro.

La principal ocupación diaria de un bóvido es la búsqueda, consumo y rumia de la hierba ingerida, que es lo que se conoce como comportamiento de ingestión o ingestivo. De acuerdo con los sistemas de producción vigentes es necesario complementar dicha hierba, bien con forraje conservado o bien con pienso concentrado. Esta última complementación se realiza en comederos individuales o corridos, donde entra en juego la competencia y la jerarquía entre los animales. Dentro de este apartado se incluye el consumo de agua, indispensable en los días calurosos del estío, en los que debido a las altas temperaturas y al consumo de alimentos secos, un animal adulto necesitar hasta 40-50 l/d.

Finalmente, merece la pena reseñar el comportamiento territorial por la importancia que tienen las querencias territoriales, tanto en el campo como en el ruedo. Existen el territorio “basal” que es por el que normalmente se mueve el animal, y el territorio “personal” que es el que no se debe traspasar por el riesgo de una agresión por parte del animal; dentro de este último se encuentra el espacio de la cabeza, que es el que el animal controla con los movimientos del cuello. Los animales suelen marcar el territorio bien con huellas fisiológicas (orina, heces...) o haciendo marcas con los cuernos en árboles, tapias...

A lo largo de estas líneas, se vislumbra que el toro ha pasado de un animal casi salvaje a un animal doméstico en la actualidad, ya que no lucha por el alimento ni por la hembra, se cría en cautividad y se explota por el hombre en su propio beneficio.

ACCIÓN DE EMBESTIR

Los aficionados a los toros suelen plantearse a menudo esta pregunta: ¿por qué embiste un toro en la plaza? El concepto de bravura ha ido evolucionando a lo largo de los tiempos de forma paralela a como lo ha hecho el propio animal, ya que se ha pasado de un toro ancestral que tenía que luchar por todo de forma obligada para subsistir (uro salvaje), a un animal que luchaba por la búsqueda de la libertad cuando se encontraba confinado en un recinto cerrado (Sanz, 1.958) y, finalmente, al toro actual que embiste de forma desinteresada y casi por puro divertimento (Purroy, 2.003), siendo un animal más noble y colaborador que bravo y fiero. No obstante, el toro de Lidia actual puede y debe ser bravo y noble y a ello tienen que tender tanto los que demandan el toro (empresarios, apoderados, público), como los que lo producen (ganaderos), apoyados siempre por los buenos aficionados.

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ALGUNAS CONTRADICCIONES

No cabe duda de que si alguna persona ajena al mundo de la tauromaquia se asomase por primera vez a la Fiesta de los toros, no entendería la trasformación que sufre un toro de Lidia, desde la tranquilidad del campo al enervamiento del ruedo. Tampoco entendería cómo los aficionados pretenden al mismo tiempo un toro bravo y encastado con un toro noble y colaborador. O cómo se puede conjugar la movilidad del toro con la quietud del torero, o la pujanza de un toro con el arte del torero.... ¿No estaremos exigiendo demasiado al toro de Lidia actual? Decididamente, no. Si los objetivos de selección son los correctos, es decir, la creación de un toro bravo, noble y encastado, si las pautas de cría y de manejo son las adecuadas y si el desarrollo de la lidia es conforme a las normas establecidas, entonces se puede conseguir: un toro bravo, íntegro y con trapío.

BIBLIOGRAFÍA

-Purroy, Antonio (2014). Comportement du toro de combat. Ed. Atlantica (Biarritz (France)

-Sanz Egaña, Cesáreo (1958). Historia y bravura del toro de Lidia. Colección Austral no 1283, Madrid

 

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