VERGEZE – CORRIDA DE PRIETO DE LA CAL

Publié le par vingtpasses

VERGEZE – CORRIDA DE PRIETO DE LA CAL

Évidemment les absents ont eu tort

Par Paul Bosc

Depuis l’âge de neuf ans, Tomas Prieto de la Cal est l’héritier et le ganadero d’un élevage mythique d’Andalousie : les Veragua, purs Vazquenas aux robes en technicolor, du noir au jabonero (couleur savon), dont Juan Pedro Domecq père, s’était séparé quand il acheta l’élevage royal du Duc. Si Antonio Ordoñez, Luis Miguel Dominguin ou Bienvenida ne reculaient pas pour les affronter, les vedettes actuelles de la tauromachie font un large, un très large détour de la propriété de la marquise de Seoane, située près de Huelva, « la Ruiza ». Si, à l’époque, la bravoure et la noblesse de cet encaste unique dominaient, la consanguinité a fait perdre, au fil du temps, ces qualités pour ne garder que la sauvagerie originelle.

Tomas Prieto de la Cal s’attache depuis plusieurs années à retrouver ces qualités que les aficionados toristas ont en partie pu découvrir dimanche dernier à Vergèze pour la corrida de despedida de Lionel Rouff, « Morenito de Nîmes ».

A l’exemple d’abord du quatrième lidié par Morenito, d’une grande noblesse dont n’a pas su profiter le Nîmois qui, s’il s’était confié, décontracté, relâché, aurait gagné bien plus que l’oreille réclamée par son fan-club.

A l’exemple du cinquième « Limpiabota », récompensé d’un tour de piste posthume qui, après un immense tercio de piques (4 rencontres, ovation au piquero Francisco José Navarrete et musique) a gardé de la noblesse pour la faena de Sanchez Vara après la pose des banderilles où Raúl Ramirez a utilisé la garoche pour sauter le Prieto. Une deuxième oreille pour le Madrilène et le plus intéressant toro d’une après-midi pluvieuse.

Enfin le sixième, d’une noblesse exemplaire qui a permis à Javier Cortes de donner les plus fins et plus allurés muletazos de la journée effaçant l’image de son premier toro où le protégé de Stéphane Fernandez Meca avait entendu les 3 avis fatidiques et vu le toro puntillé par un subalterne.

Même si les trois premiers n’ont pas été remarquables, le bilan est tout de même encourageant car personne ne s’est ennuyé sur les gradins. C’est là qu’une parenthèse doit s’ouvrir. Comment le public « torista » de Nîmes mais aussi d’Arles ou d’Alès n’a pas été plus nombreux alors que cette corrida avait été renvoyée du mois d’avril à cause des mêmes conditions météorologiques et que les organisateurs peinent pour organiser ce genre de spectacle. C’est ce dimanche qu’il aurait fallu que les arènes soient pleines. Pour la dernière corrida de Morenito de Nîmes mais aussi pour les Prieto de la Cal.

Bien sûr les absents ont eu tort. Certes, la météo annoncée était exécrable, et une pluie battante a précédé le paseo. Il n’empêche, peut-être regretterons-nous qu’un jour, il ne soit plus possible d’organiser des corridas dans ces petites arènes. Il est donc plus que temps pour l’aficionado de se référer et d’adhérer à l’image de ce club taurin, à ses volontaires qui ont permis que la piste soit praticable, à Camille Martinion, au cœur pétri d’aficion, aux organisateurs, tous unis par le même idéal mais dont le travail n’a pas été récompensé par les aficionados.

Cela fait du bien de le dire.

Publié dans Chroniques

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M
J'avais programmé cette course depuis longtemps.Franchement avec ce qui tombait même pas 1heure avant le paseo j'étais persuadé qu"elle serait annulée ou reportée. Et oui, même les toristas peuvent se tromper .Mais sont-ce les meilleures conditions pour une corrida de ce type ?
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