Gers, terre taurine

Publié le par vingtpasses

 

Par Joé Gabourdes

Président de la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard (1)

 

La Feria de Riscle a été l’occasion pour la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard de se plonger dans le Gers où l’aficion est enracinée dans son riche terroir, dans ce pays gascon où les actes de tous les jours valent plus que les mots.

Une terre d'aficion

En collaboration avec le Tendido Risclois, des ateliers pédagogiques du type Printemps des Jeunes Aficionados ont été proposés le vendredi en ouverture de la Feria. Ces ateliers ont mis en évidence l’importance de ces manifestations pour transmettre et faire découvrir la tauromachie. Comme pour le traditionnel Printemps des Jeunes Aficionados Gardois exporté pour l’occasion, les ateliers ont accueilli les aficionados en herbe de tous âges, proposant un florilège très pédagogique de la tradition tauromachique et de la corrida : habillage du cheval, maniement des trastos, tercio de banderilles, évocation du règlement taurin etc. L’initiation au toreo a été brillammant templée par les maestros Mathieu Guillon El Monteño et Daniel Soto.

 

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Dans le rôle du taureau, Hervé Galtier charge dans la cape de Daniel Soto


La journée du samedi fut l’occasion de partager la grande aficion de nos amis du Tendido Risclois et aussi d’apprécier à sa juste valeur le travail des bénévoles sans lesquels cette Féria n’existerait pas. Bravo à tous !

 

Une terre de toro

Les novillos du Lartet engagés dans la non-piquée du matin ont laissé une impression très positive. Et le soir venu, ce fut aussi l’occasion de passer un délicieux moment autour des arènes avec le Ganadero Paul Bonnet dont l'humour, le bon sens et la vivacité d'esprit permettent de dépasser le simple cadre du mundillo. Le dimanche, grâce à mes amis des clubs taurins nîmois de Palmas y Pitos et de l’Union Taurine Nîmoise, était organisée une fiesta campera à la ganaderia de l'Astarac avec un Camille Juan remarquable devant une vache compliquée. Exemple de volonté et de passion, le ganadero Jean-Louis Darré, enraciné sur ce terroir depuis six générations, a su créer un élevage de toro brave qui impose le respect. Et sur le chemin du retour, on pouvait voir les nouvelles installations de la cavallerie d’Alain Bonijol qui prend racine à son tour sur cette terre du Gers.

 

Il émane un sentiment de grande quiétude, de force et d’authenticité de ce pays Gascon, de la beauté de ses paysages et de la grande convivialité de ses habitants pour lesquels la devise de D’Artagnan garde toute sa signification encore aujourd’hui. Imaginez le cadet de Gascogne, jeune torero-aficionado montant à la capitale, non en quête d’aventure et de gloire, mais pour la cause de l’aficion… Son triomphe serait le bien commun, ses maîtres mots le partage et l’authenticité, sa devise « tous pour un, un pour tous », évidemment.

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Petits et grands assistent à l'habillage du cheval

 

Un Fonds pour l’aficion

Faire vivre aujourd’hui ces principes de transmission et de solidarité, c’est admettre que le moment est venu de ne plus se contenter d’ouvrir les portes des arènes. C’est se poser les bonnes questions et aller « chercher » les nouveaux aficionados en transmettant notre aficion. Et cela passe aussi par la recherche de moyens financiers. Entre autres hypothèses, la création d’un fonds de l’aficion sous contrôle indépendant (par exemple : un euro par place de corrida vendue en France) pourrait y contribuer efficacement :

    • en dotant les écoles taurines pour leurs actions de promotion et de formation (et non pour un seul élève),
      • en soutenant les actions de pédagogie et de découverte de la tauromachie des clubs taurins,
      • en aidant les éleveurs dans leurs actions permettant aux jeunes de découvrir le campo et l’élevage du taureau de combat.

      Imaginez qu’un tel abondement sur ces bases, pour la seule ville de Nîmes pourrait se situer autour de 150 000 euros par an ! La Tour Magne est-elle au bout du rêve?  Mais comme le dirait le gascon d’Artagnan, celui qui n’engage pas le combat ne le gagne jamais !

       

      (1) La Coordination compte aujourd'hui 27 clubs taurins représentant 2500 adhérents.

       

      Photos de Sophia Gabourdes

       

      Publié dans Aficion

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