INTOUCHABLES !

Publié le par Charles CREPIN

 

 

 

Rien à voir avec les toros. Ni avec le cinéma, d’ailleurs.

 

Hier, en zappant nuitamment sur la 2, je tombe sur Marine LE PEN, invitée de David PUJADAS dans l’émission « Des Paroles et des Actes ». Arrive Jean-Luc MÉLENCHON… Pas question de commenter sur le fond les excès de doctrine des deux candidats à la présidentielle. De Brasillach à Staline, de l’oubli innocent des crimes fascistes au silence angélique sur ceux du Goulag soviétique, la référence est pathétique et se suffit à elle-même.

 

La forme me pose problème. Le PEN, traitée depuis plusieurs semaines de noms d’oiseaux par MÉLENCHON, avait clairement prévenu qu’elle ne débattrait pas avec ce dernier. N'était-ce pas son droit ? Vous voulez rire ! PUJADAS, le « Paul Amar des temps modernes », est passé outre, sans doute plus sensible à l’effet d’affiche et à l’odeur de souffre qui fait grimper l’audimat de la chaine publique, qu’au sens des paroles et des actes, et à l'intérêt du téléspectateur…  Il a ainsi balayé d’un revers de main l’avertissement : « C’est comme ça, et c’est pas autrement ! ». En a-t-il prévenu son invitée ? On ne sait. 

 

Ce matin, dans la presse, critiques et railleries dénoncent à juste raison cette pitoyable et frustrante séquence de non-débat, en l'occurence mise à la charge de l'invitée. Mais je n’ai vu nulle part que la désinvolture et la légèreté de PUJADAS étaient mises en cause dans les éditoriaux du jour. Au delà de la solidarité corporatiste, la réalité, quand on est journaliste, c'est qu’on peut impunément faire « comme ça et pas autrement » sous couvert de la liberté de la presse. Et le confort de cette position permet à l'évidence de s'affranchir de bien des considérations sur l'éthique et la déontologie de ce métier.  INTOUCHABLES !

 

 


Publié dans à côté du toro

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M
Bien vu.Nous en sommes en effet arrivé là.Le DIKTAT des médias qui,sans tenir compte le moins du monde de l'avis des invités(et encore moins des français), imposent leur organisation,leurs<br /> sujets,leurs opinions.Le tout à grand renfort de sondages quasi quotidiens censés traduire la volonté des français et valider leurs commentaires.Une véritable oligarchie "de droit absolu" qui se<br /> dispense trop aisément d'éthique et de déontologie sous couvert de liberté d'informer.<br /> manolo
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G
"Le quatrième pouvoir", vous connaissez ? Qui fabrique l'opinion, l'oriente, la modèle, la caresse ? Les media voyons ! Un mot, un verbe au conditionnel, un sous-entendu, un silence, autant de<br /> leurres savamment utilisés par les sur-payés du petit écran... Ils toréent en fait, mais en étouffant plutôt qu'en donnant du champ au toro...Au moins, sous certains chefs d'état dont je tairai le<br /> nom pour rester dans le "politiquement correct", les media étaient "sous surveillance" et malheur à celles et ceux qui dérogeaient ! On les mettait sur écoute pour les tenir en main, on les<br /> rappelait à leurs devoirs, on les écartait s'ils n'avaient pas compris ! Censure ? Mais non, voyons ! Depuis 5 ans bientôt, on assiste à un véritable lynchage médiatique de tous les instants, dosé,<br /> distillé, instillé... Qui orchestre ? Pourquoi personne ne s'émeut ? Cherchez bien. La réponse est évidente. La presse aurait-elle pris le pouvoir ? Le gardera-t-elle encore longtemps ? Pas sûr...<br /> J'entends déjà les cris de "dictature", de "résistance" ! L'Histoire nous a montré que toutes les dictatures ne sont pas de Droite...<br /> Georges.
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C
<br /> <br /> Merci, Georges, pour votre commentaire. Mais entendons nous bien : le sens de mon propos était seulement de pointer l'incapacité des médias à faire leur autocritique, leur pouvoir les mettant à<br /> l'abri de toute contrainte sérieuse dans une démocratie. La politique est un autre domaine que Vingtpasses n'a pas vocation à investir.<br /> <br /> <br /> <br />
D
Bravo, Charles,<br /> Je pense aussi que Pujadas et les journalistes se croient tout permis au nom de la liberté de la Presse. La liberté a ses limites. J'espère que Pujadas aura pris une leçon. Il a été au dessous de<br /> tout. De plus etant sur une chaine publique c'est nous qui payons pour ces erreurs.<br /> Fred
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J
Pitoyable, comme le débat politique, comme semblerait-il que certains journalistes soient orientés. A qui profite donc l'aspect d'Intouchables, si bien décrit.
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C
<br /> <br /> A personne !<br /> <br /> <br /> <br />