INTOUCHABLES !
Rien à voir avec les toros. Ni avec le cinéma, d’ailleurs.
Hier, en zappant nuitamment sur la 2, je tombe sur Marine LE PEN, invitée de David PUJADAS dans l’émission « Des Paroles et des Actes ». Arrive Jean-Luc MÉLENCHON… Pas question de commenter sur le fond les excès de doctrine des deux candidats à la présidentielle. De Brasillach à Staline, de l’oubli innocent des crimes fascistes au silence angélique sur ceux du Goulag soviétique, la référence est pathétique et se suffit à elle-même.
La forme me pose problème. Le PEN, traitée depuis plusieurs semaines de noms d’oiseaux par MÉLENCHON, avait clairement prévenu qu’elle ne débattrait pas avec ce dernier. N'était-ce pas son droit ? Vous voulez rire ! PUJADAS, le « Paul Amar des temps modernes », est passé outre, sans doute plus sensible à l’effet d’affiche et à l’odeur de souffre qui fait grimper l’audimat de la chaine publique, qu’au sens des paroles et des actes, et à l'intérêt du téléspectateur… Il a ainsi balayé d’un revers de main l’avertissement : « C’est comme ça, et c’est pas autrement ! ». En a-t-il prévenu son invitée ? On ne sait.
Ce matin, dans la presse, critiques et railleries dénoncent à juste raison cette pitoyable et frustrante séquence de non-débat, en l'occurence mise à la charge de l'invitée. Mais je n’ai vu nulle part que la désinvolture et la légèreté de PUJADAS étaient mises en cause dans les éditoriaux du jour. Au delà de la solidarité corporatiste, la réalité, quand on est journaliste, c'est qu’on peut impunément faire « comme ça et pas autrement » sous couvert de la liberté de la presse. Et le confort de cette position permet à l'évidence de s'affranchir de bien des considérations sur l'éthique et la déontologie de ce métier. INTOUCHABLES !