Le monologue du

Publié le par vingtpasses

 

 

 

 Nouvelle inédite de Georges GIRARD présentée au Prix Hemingway 2011 sous pseudonyme.

 

  sur une idée originale de Francine,  

 

 

 Note de l'auteur : Toute ressemblance avec..... etc.... est purement fortuite.

 

 

 

1ère partie

 

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Photo Vingtpasses

 

 

"... Et si on parlait un peu de moi ?

 

Hélas, je me rends bien compte, à votre moue dubitative, que ça n'a pas l'heur de  vous plaire...

Tant pis, vous ne savez pas ce que vous perdez. Ce ne serait pas long pourtant, juste quelques traits, une image jolie, un soupçon  d'humour, une de ces évocations, lesquelles, quand on reste dans les limites de la bienséance, relèvent le discours, le rendent vigoureux, musclé, goûteux, moins aseptisé, moins asexué, pimenté...

Mais peut-être n'aimez-vous pas le gazpacho ?

Alors, comme il n'est pas possible ici de faire l'apologie de ma belle personne, disons quelques mots de... de ses épaules, tiens !

 

Ah ! Les épaules d'El Cantaor, torero de Cordoue.

 

Comme celles du musicien quand il caresse du bout des ongles la corde exacerbée, elles ont cette voussure protectrice qui imprime à la véronique un large glissement de percale, la profondeur dominatrice des gestes de l'amour quand l'être aimé se défend de l'être et se cherche une improbable justification. Compas ouvert, arrondi des épaules sous les dorures torsadées, sortie ample accordée à l'animal éberlué qui a jeté ses pattes en avant. Les deux cornes ont claqué dans les plis de la cape ramenée à la hanche d'un coup de poignet sans appel. Remate. Epaules voûtées, tête basse, le torero s'en retourne à pas comptés et bringuebalent les picadors donquichottesques sur leurs montures borgnes.

La véronique d'El Cantaor a de ces abandons...

Publié dans Récits & nouvelles

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