LE PASEO

Publié le par vingt passes, pas plus...


Dans ce deuxième poème d'Emile Reinaud, résonnent les accents de Carmen, et défilent les images intemporelles de la fière allure des alguazils, de l'or flamboyant de l'habit de lumière, du superbe équipage des picadors bardés de fer, et des mules coquettes, reluisantes sous les plumets... Tout comme dans "l'Amphithéâtre", un siècle plus tard, la magie opère toujours, l’aficion qui perce dans cette poésie est la nôtre.  Voici "Le Paseo".  

corrida01.jpg


LE PASEO
 
Quatre heures sonnent et soudain
Les deux battants des portes s'ouvrent
Aux accents joyeux de Carmen,
Et les alguazils que recouvrent
Les justaucorps de noir velours
De caracoler dans l'arène.
Drapant sous les plus beaux atours
Leur torse à l'allure hautaine,
Bien en forme, les Espadas
Fiers de leur cape de parade
Complaisamment rythment le pas
Vers la tribune de l'Alcade.
Viennent ensuite deux par deux
Les toreros aux bas de soie
Dont les costumes somptueux
Où l'argent brille, où l'or flamboie
Sont rehaussés par le soleil ;
Et puis le superbe équipage
Des picadors dans l'appareil
Des chevaliers du moyen-âge
Bardés de fer et les valets
D'arène et les mules coquettes
Reluisantes sous les plumets,
Les gais rubans et les clochettes.
Au cours du paseo, le peuple s'est dressé ;
Jusqu'au salut final les mains n'ont pas cessé
De battre et d'applaudir : est-il décor qui vaille
Cette scène réglée en matin de bataille ?


 
Emile REINAUD de l’Académie de Nimes
Aux arènes de Nîmes – 1906.


Publié dans Poèmes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article