Nîmes, les satisfactions de la Pentecôte
Cette 61e Feria de la Pentecôte a été spectaculairement arrosée. Pas seulement par les boissons à boire avec modération. Le ciel ayant ouvert plusieurs vannes, c’est la première fois que 2 corridas d’un même jour sont annulées et une autre retardée au lendemain.
Evoquons celle-ci. La corrida de José Escolar Gil. Les deux premiers toros ont été lidiés sous l’averse avec un Rafaelillo tellement concentré sur sa course qu’il a même demandé à son mozo de espada de mouiller le bas de sa muleta. Il avait sans doute oublié la flotte qui lui tombait sur les épaules. Avec 1 oreille à chaque combat, le tour de piste posthume de Chupetero II, la sortie a hombros du torero, le bon comportement des Albasseradas, tant en bravoure que noblesse, leurs armures astifinas, la volonté de Fernando Robleño de triompher mais échouant avec l’épée, on peut classer cette première corrida de la Feria (prévue jeudi renvoyée au vendredi) parmi les résultats positifs. Avec une réelle satisfaction pour l’aficionado face à ce lot de toros.
Autre belle satisfaction, la corrida de Miura avec un sixième exemplaire « Remontisto » lidié de façon remarquable par la cuadrilla de Javier Castaño : Tito Sandoval pour 3 rencontres et une 4e avec le regaton citant le toro sur la longueur de la piste puis, David Adalid et Fernando Sanchez, les banderilleros qui font déclencher la musique.
Photo Michel CHAUVIERRE
La faena est construite sur les deux mains et l’estocade quasi foudroyante donne 2 oreilles au matador. Le Miura sera honoré d’une vuelta.
Photo Michel CHAUVIERRE
Ici encore un bel après-midi de toros même si les Miuras semblaient faibles des pattes avec de très bons moments d’un mano a mano où les toreros « ne se tiraient pas la bourre ». Pour preuve ces passes al alimon Antonio Ferrera-Javier Castaño. Un petit regret tout de même l’obtention de l’oreille à Antonio Ferrera qui, malin, en a quelque peu rajouté après une voltereta, toréant plus le public que le Miura.
Troisième satisfaction : l’alternative de l’Arlésien Juan Léal.
Photo Michel CHAUVIERRE
Avec 3 oreilles et la sortie par la Porte des Consuls, le 53e matador de toros français se lance dans la grande aventure avec beaucoup d’avantages. Suerte maestro ! Mais je voudrais saluer ici toute cette famille arlésienne. Si Paquito, fondateur de l’école taurine, Frédéric, père de Marco, sont matadors ; Chico est également vêtu de lumières comme banderillero et derrière les barrières d’autres frères sont présents comme Alain que ses copains appellent « Banane ». Une grande famille pétrie d’aficion.
En raison des intempéries, nous l’avons dit, deux corridas ont été annulées empêchant ainsi les prestations de Morante de la Puebla, Manzanares et autres vedettes de la tauromachie « artiste ». Les Jandillas ayant donné peu de jeu, il ne reste plus que la corrida de Victoriano del Rio dont un toro supérieur a échappé à Diego Silveti le Mexicain nouveau venu dans la traditionnelle cérémonie de confirmation d’alternative. El Juli, Talavante et finalement Silveti ont coupé chacun une oreille pour la corrida de clôture.
Avec une des plus importantes entrée pour la corrida de Miura, hormis la corrida à cheval, la direction des arènes devrait se rendre compte que le public exige maintenant des corridas où le toro n’est pas qu’un prête-valeur. Javier Castaño l’a compris en faisant de la lidia complète des toros son fonds de commerce.
Et ça marche !