PLUMETA, torero français
Un élève torero
« Quand j’étais élève au Lycée de Nîmes, les anciens racontaient aux bizuts l’anecdote suivante, d’où ils prétendaient tirer la preuve que le proto, M. Darboux, était un « chic type ».
Un dimanche, M. Darboux faisait (…) sa coutumière promenade à travers les cours, gourmandant l’un, félicitant l’autre de sa grosse voix qui sortait de sa moustache et de sa barbe, quand un élève s’approcha et lui demanda un entretien.
- Voilà, Monsieur le Proviseur ! je suis en retenue !
- Ah ! qu'est-c'e que tu as fait ?
- Oh ! pas grand'chose ; mais je suis en retenue ; il faut cependant que cette après-midi je sorte ; il le faut absolument, Monsieur le Proviseur !
-Tu crois que ça se fait comme ça ! Je suis en retenue, il faut que je sorte. Tout le monde en dirait autant et il ne resterait plus personne.
- Oh ! moi, Monsieur le Proviseur, moi, ce n’est pas la même chose, il faut que j'aille aux arènes !
- Qu'est-ce que tu me chantes là ? Il faut que tu ailles aux arènes ! Eh bien ! mon ami, tu t'en passeras, tu feras comme, moi ; d'ailleurs, on fera bien la course sans toi.
- Oh I Monsieur le Proviseur, vous commettez une grosse erreur ; sans moi, on ne fera pas la course.
- Voyons, mon vieux, ne fais pas l'idiot. Tu es en retenue et tu y resteras ; tu iras aux arènes dimanche prochain.
- Monsieur le Proviseur, il faut absolument que je sois aux arènes cette après-midi, parce que...
- Parce que, quoi ?...
- Parce que Plumeta, vous savez, le torero dont le nom est sur l’affiche, qui doit courir cette après-midi.
- Eh bien !...
- Eh bien ! c'est moi !
M. Darboux, qui était nîmois, et sans doute aficionado, comprit qu'en effet, comme l’avait dit l’élève, on ne pouvait se passer de lui aux arènes et lui permit de sortir ».
Extrait d'un récit d'Alfred Gabourdes
26 mai 1912
La vie de Léonce ANDRÉ "Plumeta" (1880 – 1915)
Né à Lussan, Gard, il participe à des capéas autour de Nîmes dès l’âge de 15 ans. Il devient novillero, avec à son actif, de réelles qualités si l’on en croit la presse régionale de l'époque unanime à plébisciter son talent. (A l’inverse, nous ne trouvons pas trace de Plumeta dans les manuels espagnols que nous avons consultés).
Après de bonnes études au lycée de Nîmes, sa mère l’incite à préparer une carrière militaire qu’elle juge moins risquée que le métier de torero. Pour autant, il n’abandonne pas tout à fait la fiesta, donnant des conférences, écrivant récits et revistas dans la revue « le torero » et même un manuel intitulé « LA TAUROMACHIE MODERNE » (en vente sur eBay)

En 1914, il épouse Adrienne Charre, fille du propriétaire du Modern’Hôtel situé à Nîmes sur l’avenue Feuchères. Il voyage, notamment en Espagne où il est reçu par le roi Alphonse XIII.
Lieutenant dans la coloniale, il fait ses armes dans les campagnes du Maroc, de Madagascar et d’Indochine. Blessé en 1914 et décoré pour sa bravoure, il tombe finalement au champ d’honneur sur le front de la Marne en février 1915, à l’âge de 35 ans.
Nous remercions Frédéric Lauret qui a mis gracieusement à notre disposition une précieuse documentation concernant « Plumeta ».
Un dimanche, M. Darboux faisait (…) sa coutumière promenade à travers les cours, gourmandant l’un, félicitant l’autre de sa grosse voix qui sortait de sa moustache et de sa barbe, quand un élève s’approcha et lui demanda un entretien.
- Voilà, Monsieur le Proviseur ! je suis en retenue !
- Ah ! qu'est-c'e que tu as fait ?
- Oh ! pas grand'chose ; mais je suis en retenue ; il faut cependant que cette après-midi je sorte ; il le faut absolument, Monsieur le Proviseur !
-Tu crois que ça se fait comme ça ! Je suis en retenue, il faut que je sorte. Tout le monde en dirait autant et il ne resterait plus personne.
- Oh ! moi, Monsieur le Proviseur, moi, ce n’est pas la même chose, il faut que j'aille aux arènes !
- Qu'est-ce que tu me chantes là ? Il faut que tu ailles aux arènes ! Eh bien ! mon ami, tu t'en passeras, tu feras comme, moi ; d'ailleurs, on fera bien la course sans toi.
- Oh I Monsieur le Proviseur, vous commettez une grosse erreur ; sans moi, on ne fera pas la course.
- Voyons, mon vieux, ne fais pas l'idiot. Tu es en retenue et tu y resteras ; tu iras aux arènes dimanche prochain.
- Monsieur le Proviseur, il faut absolument que je sois aux arènes cette après-midi, parce que...
- Parce que, quoi ?...
- Parce que Plumeta, vous savez, le torero dont le nom est sur l’affiche, qui doit courir cette après-midi.
- Eh bien !...
- Eh bien ! c'est moi !
M. Darboux, qui était nîmois, et sans doute aficionado, comprit qu'en effet, comme l’avait dit l’élève, on ne pouvait se passer de lui aux arènes et lui permit de sortir ».
Extrait d'un récit d'Alfred Gabourdes
26 mai 1912
La vie de Léonce ANDRÉ "Plumeta" (1880 – 1915)
Né à Lussan, Gard, il participe à des capéas autour de Nîmes dès l’âge de 15 ans. Il devient novillero, avec à son actif, de réelles qualités si l’on en croit la presse régionale de l'époque unanime à plébisciter son talent. (A l’inverse, nous ne trouvons pas trace de Plumeta dans les manuels espagnols que nous avons consultés).
Après de bonnes études au lycée de Nîmes, sa mère l’incite à préparer une carrière militaire qu’elle juge moins risquée que le métier de torero. Pour autant, il n’abandonne pas tout à fait la fiesta, donnant des conférences, écrivant récits et revistas dans la revue « le torero » et même un manuel intitulé « LA TAUROMACHIE MODERNE » (en vente sur eBay)

En 1914, il épouse Adrienne Charre, fille du propriétaire du Modern’Hôtel situé à Nîmes sur l’avenue Feuchères. Il voyage, notamment en Espagne où il est reçu par le roi Alphonse XIII.
Lieutenant dans la coloniale, il fait ses armes dans les campagnes du Maroc, de Madagascar et d’Indochine. Blessé en 1914 et décoré pour sa bravoure, il tombe finalement au champ d’honneur sur le front de la Marne en février 1915, à l’âge de 35 ans.
Nous remercions Frédéric Lauret qui a mis gracieusement à notre disposition une précieuse documentation concernant « Plumeta ».