Quel avenir pour les élevages français ?
Pourquoi aller chercher si loin ce qui est à notre porte ? Après la feria de la Crau qui fêtait son 20e anniversaire et dont le bilan final ne restera pas dans les souvenirs, la corrida du dimanche de 6 toros provenant d’élevages français restera la satisfaction de ces deux jours de fête. Si les frères Gallon ont remporté le prix du meilleur toro de la Feria (prix souvenir Edmé Gallon), les cinq autres élevages ont présenté des bêtes qui avaient chacune leur mot à dire et surtout le François André (origine Cobaleda) qui a défendu sa peau jusqu’à son dernier souffle ou l’impressionnant Blohorn (origine Jandilla) et l’estampe de Concha y Sierra (origine Vazquena) comme le Tardieu (origine Carlos Nuñez) pas un n’a rechigné devant la cavalerie et par deux fois la musique a accompagné le tercio de piques (Gallon et François André) même si… après, ils n’ont pas donné la même musique.
Le Valverde était intéressant. 3 rencontres au cheval et une faena conduite par Morenito de Aranda qui a su en tirer le meilleur parti. Le torero de Ureda de Uero est sorti des arènes en triomphateur avec 2 oreilles, une revanche à sa corrida de l’an dernier où il avait échoué à l’épée après avoir frôlé l’indulto du Reguelga.
Question cornes, à part le Blohorn, pas très présentables, elles sont restées intactes à la différence de la corrida du samedi du Conde de la Maza.
Les organisateurs assurent que les toros ont tapé dans le corral lors du débarquement. Comme les Pages-Mailhan en 2012 et le vétérinaire précise que les cornes étaient faibles et ont explosé en tapant. Evidemment, à moins d’une analyse des cornes, le spectateur ne saura jamais le fin mot de l’histoire mais il faut convenir que La Unica n’aura pas marqué des points pour l’avenir de la Feria, surtout à l’heure où il faudrait justement en marquer beaucoup pour remplir les arènes Louis-Thiers. Une fois encore, même si le dimanche l’entrée était un tout petit plus importante que le samedi, les aficionados ont laissé beaucoup de blancs sur les gradins alors que deux ans de suite les meilleures corridas de la saison ont eu lieu ici.
Le temps maussade le samedi, la pluie persistante du dimanche, n’ont pas contribué non plus à la venue en nombre d’aficionados.
Côté toreros, Medhi Savalli n’aurait pas démérité si la présidence lui avait accordé l’oreille du Tardieu et on retiendra Tomas Joubert et son courage face au François André et au Blohorn, d’ailleurs encouragé par le public.
Le samedi Miguel Angel Delgado a coupé une oreille mais de toute évidence ce genre de toros n’est pas dans son style et Eugenio de Mora s’est bien moqué du monde surtout face au quatrième qu’il a fait assassiner à la pique pour s’en débarrasser d’un honteux coup d’épée.
Il reste à citer Francisco Javier Sanchez Vara. Et même lui rendre hommage pour son professionnalisme, son engagement, sa technique et regretter qu’il ne soit pas plus souvent aux affiches des ferias. On le retrouvera à Céret en juillet prochain avec, nous l’espérons, un petit peu plus de réussite. Face au cinquième Conde de la Maza, le meilleur de cet après-midi, le torero de Guadalajara a conduit la course de bout en bout tant à la cape qu’avec les banderilles et la muleta avec des séquences exceptionnelles comme ce début de faena par largas et un tercio de banderilles débuté par un saut du toro à la garroche de son banderillero Raùl Ramirez puis en tentant la pose de la troisième paire assis sur une chaise. Mais la charge de « Limpisodero » était déjà insuffisante et le maestro aurait dû en tenir compte avant de tenter cette estocade a recibir de 5 mètres, hélas raté ce qui a conduit à une série d’estocades avant la chute du toro. Un tour de piste lui a été accordé. La moindre des choses. Mais merci pour ce moment.