Adiós Coquillas ! Adiós encastes minoritaires !
Le dernier toro de Sanchez Fabrés, d’encaste Coquilla, est tombé la semaine dernière dans les arènes de Saint Sever sous la lame de Thomas Dufau, en lui laissant ses deux oreilles. Et encore avait-il fallu une souscription pour que les derniers Coquillas de cet éleveur soient lidiés dans une arène. Sanchez Fabrés a jeté l’éponge comme avant lui Mariano Cifuentes qui possédait également des Coquillas, provenance du fer de El Raboso de Matias Bernardos. Comme avant lui Barcial et ses terribles patas blancas.
Les héritiers du Curé de Valverde ont vendu vaches et sementales à Jean-Luc Couturier et ont, peut-être, sauvé cet encaste d’origine Conde de la Corte. Les derniers Urcolas ont été achetés par Victorino Martin. Les toros d’Alfonso Guardiola ne sont plus qu’un souvenir. La plupart des autres ganaderias ont éliminé les anciennes encastes pour des Domecq. Hier Tomas Prieto de la Cal a accusé un fracaso avec ses purs « Veraguas » grands- parents des toros majoritaires de la famille Domecq.
Lors d’une conférence, vendredi dernier à Arles, Tómas Prieto reconnaissait qu’en Espagne, plus personne ne voulait voir ces toros d’une autre époque et que seule la France et son aficion débordante sauverait ces encastes rustiques mais qui ne font plus le spectacle. Les aficionados espagnols ne vont plus voir que les corridas dites « toreristas », les matadors ne veulent croiser que des toros malléables, les directeurs d’arènes se contentent de Miura ou Victorino Martin pour leur programmation « torista ».
Et, à dire vrai, ce n’est pas la prestation des Prieto à Alès dimanche qui valorisera son blason. D’une magnifique présentation, certes, mais sans race, mansotes et le pire de tout d’une grande faiblesse. Un picador arlésien laissait entendre que cette faiblesse serait due à l’eau du Grand Badon où ils ont séjourné, polluée par la crue du Rhône (1).
La Unica de Saint-Martin de Crau est un laboratoire, même si cette fonction n’est pas très connue du grand public. Elle a su présenter des novillos de Sanchez Fabrès en competencia avec des Justo Nieto en 2007, des Cebada Gago triomphants, des Dolores Aguirre exceptionnels, mais aussi des Prieto de la Cal, des Perez Tabernero ou moins connus comme Rehuelga, réminiscence de Santa Coloma.
Mais revenons à nos Coquillas qui peuvent prêter à confusion. Au sein de l’Union des criadores de toros de combat, la ganaderia « Coquillas de Sanchez Arjona » a gardé l’encaste de cette origine, croisement entre Veraguas, santa coloma, Sanchez Tabernero et Matias Bernardos. Mais le fer « Sanchez Arjona » est du pur Domecq et deux éleveurs français ont acquis des bêtes chez ce ganadero de Martin de Yeltes près de Salamanca : « Tierra d’Oc » propriété de Frédéric et Laure Donnadieu ainsi que Damien Donzala, tout comme « Dos Hermanas » de Patrick Laugier.
(1) NDLR : Vingtpasses reviendra dans un prochain article sur le « fracaso » de dimanche.