Le "syndrome de Vergèze"

Publié le par Vingtpasses

 

 

Par Charles CREPIN 

 

Le maire de Vergèze a annulé la fiesta campera prévue le 20 novembre prochain.  

 

Sur cet événement peu banal, les avis sont partagés. Certains commentaires à chaud stigmatisent « la faute » d’un maire coupable d’avoir annulé cette fête tant attendue, par un communiqué laconique truffé de raisons fallacieuses.

 

Quant à moi, je vois l’affaire sous un angle différent. Dans cette décision, quelle est la part de la cyber intimidation (*), celle des pressions, menaces, insultes en tous genres auxquels le maire de cette petite ville et son personnel, sincèrement dévoués à la cause des traditions locales, ont dû faire face durant plusieurs semaines ? Quel est le poids du « syndrome de Rodilhan », chose nouvelle, dans la décision de ce maire, bien seul en vérité, en face d’un risque qu’il évalue difficilement et dont il appréhende les éventuelles conséquences, tant en terme de sécurité que d’administration de la Ville ? Au plan politique aussi, observé qu’il est par ses administrés. De guerre lasse, voyant que les choses empirent et constatant par ailleurs que le carnet de réservations des organisateurs n’est pas franchement extraordinaire, il tire un trait sur la fiesta campera en question et zappe le problème en le renvoyant à plus tard, espérant que des solutions satisfaisantes et des appuis nécessaires seront trouvés avant la prochaine Féria estivale.

 

Tout a changé en effet à partir de « Rodilhan ». Car le problème des pressions hostiles au déroulement des spectacles taurins n’est pas nouveau. Les appels par centaines, mails, SMS, reçus par les mairies, véritable épandage de fumier venu de nuées d’antis taurins haineux, espèce voisine de celle des corbeaux, se sont développés depuis plusieurs années déjà au rythme de la téléphonie mobile.

 

Mais depuis « Rodilhan », quelles mesures concrètes ont été prises ? A part une interview du Préfet du Gard rappelant que « ceux qui manifestent sans autorisation le font à leurs risques et périls… », pas grand chose officiellement. Pourtant, il y a de la demande : le 21 octobre, 3000 personnes sont venues manifester leur indignation face aux actions sauvages des anti taurins, rappelant que la corrida est  légale chez nous. Leur message est clair ( et il y avait beaucoup d’écharpes tricolores pour les accompagner, il me semble). Faut-il en rassembler 10 000 la prochaine fois ?

 

Le « syndrome de Vergèze » se profile donc à l’horizon. Démunis de quelconque stratégie, et pour conjurer le risque de nouveaux dérapages, des maires de petites villes vont être tentés de suivre l’exemple de leur confrère vergézois. C’est juste le calcul des antis taurins… Si une solution n’est pas trouvée rapidement, ces énergumènes vont faire de nos arènes des zones de non droit vouées aux provocations, à la frustration et à la violence. A cette égard, l’affaire de Rodilhan a mis en lumière de surprenantes carences en matière de sécurité, de gestion des désordres et de maintien de l’ordre public.

 

Dans un tel contexte, les maires des communes concernées (et les présidents de course) devraient disposer d’un guide de bonnes pratiques et d’un mode opératoire défini en concertation avec les autorités, avec la garantie d’une assistance automatique (et non aléatoire) en cas de troubles de l’ordre public, ainsi que de sanctions pénales réellement susceptibles de décourager les récidives. L’enjeu est capital pour tous ceux qui veulent conserver leurs traditions et les transmettre à leurs enfants. Il ne l’est pas moins pour tous ceux d’entre nous, respectueux des lois de la république et soucieux du respect d’autrui, qui refusons que des gens ignares et bornés venus d’ailleurs, nous disent ce que nous devons faire chez nous.

 

L’organisation par la Préfecture d’une table ronde à laquelle participeraient les maires des communes concernées constituerait la base d’une démarche allant dans ce sens. Dans cet esprit, les clubs taurins et certaines de leurs instances représentatives demandent instamment la mise en œuvre urgente d’une telle démarche et entendent y être étroitement associés.

 

 

 

 

 (*) L’intimidation est un comportement agressif intentionnel, répété dans le temps et impliquant un déséquilibre de pouvoir ou de force… la cyber intimidation est une variante de l’intimidation sur Internet et par téléphone portable devenue de nos jours une tendance high-tech croissante.

 

 

Publié dans Corrida et Société

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C
Les fins politiciens s'accordent à dire que pour se débarrasser d'un problème il suffit de créer une commission....<br /> C'est ce que vous sembler proposer...<br /> <br /> Mais voilà le problème est déjà résolu!<br /> la solution existe: c'est le mode opératoire que nous avons employé à Garons et qui vaut pour toutes manifestations:<br /> Information de la Mairie par l'association,<br /> Information des forces de l'ordre par la Mairie:<br /> les forces de l'ordre se tiennent prêtes à intervenir.<br /> Sur décision SDIG des un positionnement préventif de ces dernières peut être envisagé.<br /> ET C'EST PAS PLUS COMPLIQUE QUE CELA !
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C
<br /> <br /> Dont acte. Mais c’est plus compliqué…<br /> <br /> <br /> 1/ Il n’est pas question de remettre en cause le schéma habituel : info assoc/mairie/ Forces de l’ordre/ et SDIG (qui en a la compétence) en préventif. Sauf que le dispositif « Garons »<br /> mis en place, à chaud, en proximité immédiate des événements de Rodilhan n’est pas le mode opératoire lambda, automatique et récurrent. Il ne faudra pas toujours compter là dessus « en<br /> préventif ». Et puis, organiser des spectacles taurins derrière un cordon de CRS n’est pas une solution raisonnable à long terme.   Que fait-on lorsque,<br /> comme à Rodilhan, des agitateurs-provocateurs franchissent tous les rideaux et prennent de court les organisateurs et l’autorité ? Vous avez sans doute remarqué qu’il y avait ce jour là au<br /> palco de la finale de «Graines  de toreros» un Sénateur-Maire, et deux Maires respectivement Président et Vice-Présidents de l’Agglo, surpris comme tout le monde, et, au<br /> final,  dépourvus de solutions satisfaisantes, avec des forces de l’ordres qui ont brillé par leur absence. Cela peut se reproduire. Il serait injuste et improductif de les<br /> critiquer. Sinon, on critique et ça s’arrête là… Il faut plutôt se préparer à d’autres éventualité et rechercher une stratégie cohérente. Se préparer à tout. Les antis, eux, produisent des<br /> actions structurées qui ne doivent rien à l’improvisation.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 2/  « Il suffit de créer une commission… »  Voilà de votre part une dérision rebattue. Je préfère la symbolique de la Table Ronde, étant bien<br /> conscient que ceux qui s’y assoiront ne sont certes pas des chevaliers en quête du Graal, mais, somme toute, des parties prenantes recherchant la solution d’un problème sérieux, prêtes à<br /> revendiquer l’automaticité de la méthode « Garons » s’il le faut, mais pas seulement, car c'est plus compliqué que cela.<br /> <br /> <br /> <br />
G
Il suffit de voir la lippe méprisante de Madame Eva Joly, candidate à la présidence de la République, et de l'écouter (son accent du terroir fleure bon la France) pour comprendre : Supprimer,<br /> supprimer, supprimer ! Le défilé du 14 juillet, les centrales atomiques qui produisent une électricité peu coûteuse... et bientôt tout ce qui ne correspond pas à ses idéaux, à savoir tout ce qui<br /> vit au sud d'une ligne de démarcation européenne de la pensée unique, celle du Nord. Nous sommes dans la ligne de mire ! Nous laisserons-nous tirer dessus comme des lapins ? Eux, ils auront au<br /> moins la vie sauve vu que l'on compte bien interdire la chasse. Mais nous ? Voulons-nous vraiment rester debout et nous battre ? Ou préférons-nous organiser des pow-pow en attendant la 3ème lune,<br /> comme le firent tant d'Amérindiens avant d'être massacrés ?<br /> Désolé, je n'ai pas (encore) la vocation de martyre ! Alors, je me battrai, sans état d'âme, mais au nom de ma Liberté ! "Viva la Muerte" disaient les uns, "No pasaran" disaient les autres... Entre<br /> les deux mon coeur balance. Tout ça pour dire que je suis indigné, c'est à la mode...<br /> Georges GIRARD.
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J
La réaction du maire de Vergèze est compréhensible étant, le cas échéant, responsable pénalement.<br /> La réponse à ces cyber-intimidations me semble devoir être purement légale par un dépôt de plainte contre X systématique (ce qui gonflera les statistiques du ministère de l'Intèrieur qui n'aime pas<br /> celà...) pour des motifs d'injures ou de harcèlement.
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G
Si les manifestations tauromachiques doivent être protégées par la Police, seul garant de la Loi, il n'y a plus rien à espérer dans notre beau pays où le mot LIBERTE est de plus en plus galvaudé et<br /> où la Pensée Unique n'a rien "à foutre" des états d'âme de milliers d'aficionados. Il suffit d'écouter les belles paroles d'une certaine intelligenstia pour comprendre que l'heure n'est plus aux<br /> atermoiements mais bel et bien à l'ACTION ! Ceux que celà répugne n'auront plus qu'à pleurer sur les cendres de leur humanisme coupable !<br /> Georges GIRARD
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C
<br /> <br /> De l'action, avec raison...<br /> <br /> <br /> <br />