En attendant des toros...

Publié le par Charles CREPIN

La Feria qui vient de s’achever à Nîmes est critiquée dans la presse taurine et dans les tertulias. Les toros vus en piste alimentent une dérive sémantique très fleurie pour les décrire, traduisant une réelle lassitude et une frustration grandissante au sein de l’aficion comme d'ailleurs parmi d’autres publics d’ordinaire moins exigeants qui prennent enfin conscience de l’ampleur du problème. Suscitées par des courses placées sous le signe d’une faiblesse généralisée du bétail, les critiques habituelles se sont exacerbées. Elles n’épargnent pas non plus l’absence de bravoure et de caste, ainsi surtout qu’une présentation indigne de la catégorie revendiquée par la 1ère place taurine française.

L’annonce des cartels donnait déjà les indices de probables déboires, au point de décourager des fidèles parmi les fidèles d’acheter leur billet (*). En cause, pas seulement l’exclusivité programmée de l’encaste Domecq, qui dans certaines grandes arènes présente des exemplaires bien mieux dotés au comportement plus satisfaisant, parfois même plébiscité. Mais en cause aussi et surtout, ce medio-toro de la plus médiocre catégorie dont l’empresa nîmoise s’est fait une spécialité, sans concession à la variété ni surtout à la qualité.

A l’occasion de la Pentecôte, des nîmois déçus, chaque année plus nombreux, désertent leur amphithéâtre au profit de la Feria vicoise. Il en est de même pour les aficionados en provenance d’autres régions taurines autrefois fidèles à la Feria nîmoise, qui ont glissé sur la même pente. Nîmes ne séduit plus l’aficion autant qu’avant, et ce mouvement risque de s’aggraver si rien n’est fait.

Résolument inspiré par un marketing privilégiant les brillants cartels de figuras sans toros sérieux, l’organisateur nîmois est sans doute conforté par une fréquentation des gradins encore importante bien qu’en baisse. La situation particulière de la place nîmoise retirée de la principale instance oficielle de la tauromachie et coupée d’une commission taurine extra-municipale suspendue sine die, a exonéré depuis plusieurs années l’empresa de la plupart des obligations réglementaires et de contrôles en vigueur dans les autres places taurines.

La dérive constatée et le bilan problématique de cette dernière édition de la Feria nîmoise ne sont sans doute pas étrangers à cette liberté de gestion sans contrôles ni contre-pouvoirs dont jouit l’empresa. Une situation née de raisonnements et de choix à court-terme qui nuisent à la réputation de Nîmes ville taurine et hypothèquent l’avenir de sa Feria.

(*) Voir aussi l’article de Paul Bosc sur Vingtpasses http://www.vingtpasses.com/2016/05/pour-la-premiere-fois-je-n-ai-pas-mis-les-pieds-aux-arenes-de-nimes.html

Publié dans Ferias

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Plutôt que de faire un effort sérieux sur les toros,mais cela risquerait de "gêner" les "figuras" qui semblent indispensables à la féria nîmoise, "Simon l'Empereur" a trouvé la solution : il compense en organisant un festival illusoire d'alternatives ou de confirmations d'alternatives qui amuse et occupe les aficionados(?) pendant que les figuras<br /> continuent à se remplir les poches .<br /> manolo
Répondre