Les leçons de CASTELLON
Par Paul BOSC
Au menu de la feria 2012 de Castellon, le top-chef a mis à sa carte quelques recettes testées par notre Simon international, c'est-à-dire des corridas mixtes opposant deux ganaderias différentes. A savoir : Victorino Martin – Cuadri le samedi 17 mars puis Miura-Cuadri le dimanche et Miura- Victorino Martin le lundi.
En passant à « la cuenta » la note de dégustation se solde par des moitiés vides ou pleines, c’est selon ! Avec une note supérieure pour l’opposition Miura-Victorino qui, en fait, a été le plat le plus indigeste des trois proposés.
Pourtant aux dires des amis présents, ces recettes étaient plutôt intéressantes avec des lots bien présentés et dont certains ingrédients ont donné du jus. Mais à part Castaño et sa cuadrilla, ils n’ont pas retenu grand-chose de ces trois gâteaux dont il manquait apparemment la cerise, c'est-à-dire de véritables chefs de rang. Certes, avec les exigences du top du top des étoilés de la profession, il était difficile de faire mieux et sans en vouloir à Uceda leal, Alberto Aguilar, Ruben Pinar, Rafaelillo, et Serafin Marin, José Luis Moreno, Luis Bolivar et Paco Ramos, il aurait fallu, sans doute, que quelques notoriétés veulent faire « un geste » pour que change le résultat final.
Nos deux talentueux nationaux Sébastien Castella et Juan Bautista ont déjà accepté ce genre de défi, Juan Mora et Ivan Fandiño ont conquis les aficionados en bataillant pendant toute la précédente temporada avec ce genre de bétail, même Enrique Ponce a accepté de s’opposer à des Miura, mais c’était pour célébrer l’anniversaire de la tragédie Manolete à Linares ou des Victorino-Martin à Olivenza pour l’alternative d’Antonio Ferrera.
Tout cela pour dire que pour retrouver des arènes copieusement garnies avec des toros dits difficiles, il suffirait d’aligner face à eux des toreros de renom. Le rêve de tout aficionado.
Nous n’en sommes pas loin. Le premier pas a été franchi puisque en raison des exigences des 10 toreros les plus rémunérés de la planète taurine, les empresas ont dû inventer ces spectacles où les noms des ganaderias sont imprimés en plus gros caractères que les noms des toreros. Rêvons donc de voir afficher El Juli, Perera, Luque, Ponce et quelques autres accepter ces défis pour que la corrida redevienne un combat et plus un faire valoir d’artistes de salon.